Turine / Gautier : Les Temps Vécus
«Une Immersion Photographique dans le Temps et les Souvenirs»
Du 18 janvier au 16 mars 2025, le Centre culturel du Brabant wallon propose une expérience visuelle et narrative unique avec l’exposition « Les Temps Vécus ». Cette exposition met en lumière les différentes manières dont le temps marque les individus et façonne leurs existences, à travers un regard sensible et intime.
Un projet artistique et documentaire
Réalisée par le photographe Gaël Turine et la journaliste Céline Gautier, l’exposition propose treize portraits accompagnés d’une centaine de photographies. Chaque cliché est une fenêtre ouverte sur des fragments de vie, des souvenirs marquants ou des moments suspendus, témoignant de la richesse et de la diversité des expériences humaines dans le Brabant wallon.
Loin d’être une simple collection d’images, cette exposition questionne notre rapport au temps. Comment le percevons-nous ? Comment nous influence-t-il ? Quels souvenirs en gardons-nous ? À travers des visages, des paysages et des instants capturés, les visiteurs sont invités à une réflexion sur leur propre vécu et sur la mémoire collective.
Des récits personnels
Chaque portrait s’accompagne d’un témoignage recueilli par Céline Gautier. Ces récits viennent donner du sens aux images et tisser un lien entre les visiteurs et les personnes photographiées. En parcourant l’exposition, on découvre ainsi des fragments de vies marquées par la joie, la nostalgie, la résilience ou encore l’attente.
Le site officiel du Centre culturel du Brabant wallon : ccbw.be
Téléchargez l’incroyable catalogue de l’exposition
Qui est Turine ? Photographe belge reconnu pour son approche documentaire engagée. Né en 1972, il s’est spécialisé dans la photographie sociale et humaniste, mettant en lumière des problématiques sociétales et des récits humains souvent invisibilisés. Son travail se distingue par une esthétique forte, un sens aigu du cadrage et de la lumière, et une profonde empathie pour ses sujets. | Qui est Gautier ? Journaliste indépendante, reconnue pour son engagement dans l’investigation et son intérêt pour les questions sociétales. Elle est l’une des cofondatrices du magazine Médor, une publication dédiée à l’enquête et au reportage différencié. Elle a réalisé de nombreuses enquêtes sur des sujets variés, tels que la qualité de l’air à Bruxelles, la pollution dans le métro ou le don d’ovocytes. |
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte est un écrivain et journaliste espagnol né en 1951 à Carthagène, en Espagne. Avant de se consacrer entièrement à l’écriture, il a travaillé pendant plus de 20 ans comme correspondant de guerre pour la télévision espagnole.
Il est surtout connu pour ses romans mêlant aventure, histoire et intrigue, notamment Le Tableau du maître flamand (1990), Le Club Dumas (1993) et la célèbre saga Les Aventures du capitaine Alatriste, qui se déroule dans l’Espagne du XVIIᵉ siècle. Son style est marqué par un goût pour l’histoire, une profonde érudition et un regard souvent critique sur la société.
Pérez-Reverte est membre de l’Académie royale espagnole depuis 2003 et continue d’écrire des romans à succès, souvent empreints de réflexions philosophiques et de cynisme sur l’humanité.
Civil war de Alex Garland
À travers les yeux d’un groupe de journalistes de guerre, le film interroge le rôle de la presse dans les moments de crise et la manière dont l’histoire est façonnée par ceux qui la racontent.
Kirsten Dunst incarne une photoreporter chevronnée, confrontée à l’horreur du conflit et à l’éthique du reportage en temps de guerre. À la croisée du film de guerre et du thriller politique, cette dystopie soulève des questions brûlantes sur la polarisation et l’impact du journalisme dans un monde en crise.
Dans Civil War, Alex Garland adopte une approche visuelle qui s’inspire largement du photojournalisme de guerre. La photographie du film ne se contente pas d’être un simple support narratif ; elle devient un langage à part entière, rendant compte de l’urgence et de la brutalité du conflit.
- Un réalisme documentaire
L’image dans Civil War privilégie un rendu brut et immersif, rappelant les clichés de reporters de guerre tels que James Nachtwey ou Lynsey Addario. Caméra à l’épaule, focales longues et profondeur de champ réduite placent le spectateur au cœur de l’action, capturant des instants fugaces qui rappellent les photographies prises sur le vif dans des zones de combat. - La lumière et la couleur : entre naturalisme et désaturation
Le film joue sur des tons désaturés et une lumière naturelle qui évoquent la poussière, la fumée et la rudesse du terrain. Les couleurs ternes contrastent avec les éclats de lumière artificielle, comme les néons ou les explosions, accentuant l’aspect chaotique de la guerre. - La composition : des images comme des photographies de reportage
Garland semble composer ses plans comme s’ils étaient destinés à figurer sur la couverture d’un magazine de guerre. Les cadrages sont souvent asymétriques, mettant en valeur l’imprévisibilité du champ de bataille. Le spectateur découvre des visages marqués par l’angoisse, des corps en mouvement et des paysages urbains ravagés, capturant l’essence du chaos avec une grande intensité dramatique. - L’usage du flou et de la mise au point sélective
Certaines scènes exploitent le flou artistique pour isoler les personnages dans un environnement trouble, évoquant la confusion et la dangerosité du terrain. Ce procédé accentue l’aspect sensoriel du film et renforce l’impression d’immersion, comme si le spectateur regardait à travers l’objectif d’un photographe de guerre. - La caméra comme témoin du réel
Enfin, Civil War questionne la place du regard et de l’éthique du photojournalisme. La caméra adopte parfois le point de vue du photoreporter, illustrant la tension entre capturer une image et intervenir. Ce choix souligne le rôle des médias dans la construction de la mémoire collective et pose la question du voyeurisme face à la souffrance humaine.
Par son esthétique photographique marquée, Civil War dépasse le simple film de guerre et propose une réflexion sur la manière dont le conflit est perçu et documenté. Alex Garland utilise l’image comme un témoignage brut, mettant en lumière les dilemmes moraux du photojournalisme et la puissance de la photographie pour capturer l’histoire en temps réel.
Nestor Burma de Leo Malet par Jacques Tardi.
Léo Malet (1909-1996) était un écrivain français, connu pour ses romans policiers et son personnage emblématique, le détective privé Nestor Burma.
D’abord proche du mouvement surréaliste dans les années 1930, il se tourne ensuite vers le roman noir. Son œuvre la plus célèbre est la série Les Nouveaux Mystères de Paris, dans laquelle chaque roman met en scène une enquête de Nestor Burma dans un arrondissement différent de Paris.
Son style mélange intrigue policière, critique sociale et humour caustique. Son travail a contribué à donner au roman noir français une identité propre, teintée d’ironie et de réalisme urbain.
Jacques Tardi est un dessinateur et scénariste de bande dessinée français, né en 1946. Il est surtout connu pour ses adaptations de romans noirs et historiques, ainsi que pour son personnage emblématique, Adèle Blanc-Sec. Son style graphique reconnaissable, à la fois détaillé et expressif, s’est illustré dans plusieurs genres, mais il a marqué le monde de la BD avec ses adaptations des romans de Léo Malet, notamment Brouillard au pont de Tolbiac et 120, rue de la Gare, mettant en scène le détective Nestor Burma. Il a ainsi contribué à populariser l’univers du roman noir en bande dessinée.
Tardi s’est également fait un nom avec ses récits sur la Première Guerre mondiale, comme «C’était la guerre des tranchées» et «Putain de guerre!», où il retranscrit avec un réalisme cru et désabusé l’horreur du conflit.
Le journal Nestor Burma de Tardi.
L’édition Journal de Nestor Burma sert à plonger les lecteurs dans l’atmosphère caractéristique des romans policiers des années 40-50, mêlant réflexion sociale et suspense, tout en offrant une réflexion sur la vie parisienne au travers du regard cynique et aiguisé de Nestor Burma.
En savoir un peu plus sur les journaux.



A LA PROCHAINE (Le 04 mars 2025) !
Image à la une de l’article : Kirsten Dunst dans le film Civil War.