Le périple à travers le pays est une tradition typiquement américaine, motivée par le désir de voir la « vraie » Amérique, de découvrir ce qui se trouve au-delà de nos environnements étriqués.
Dans les années 1970, le photographe Reed Estabrook prend la route pour un voyage au cours duquel il documente l’immensité du territoire et les repères qui le parsèment.
« Chaque été, nous nous échappions de la tyrannie des paysages verdoyants en roulant vers l’ouest, et ces structures se sont imposées dans le paysage. Ce sont d’authentiques « MONUMENTS », typiquement américains et souvent fabriqués de main d’homme, qui nous relient à ce lieu, et qui se dressent de façon spectaculaire contre le bleu du ciel. Ils symbolisaient cette merveilleuse expérience de l’itinérance et de la découverte. »
Reed Estabrook
De nombreuses photographies d’Estabrook montrent ces grandes étendues sans aucun point de repère permettant de savoir où elles se situent précisément.
Sur certaines images, on voit ces structures encore à moitié debout – un magasin abandonné, un mur solitaire – donnant l’impression d’une ville fantôme. D’autres, en revanche, se concentrent exclusivement sur les panneaux publicitaires, comme la main géante saisissant une bouteille de Coca-Cola, ou le buste d’une pin-up.
Ces graphismes définissent l’esthétique américaine d’une certaine époque, reprise aujourd’hui pour son aspect « vintage ».
Source : Reed Estabrook/Blind